Un Cadeau pour Baba, 2ème Partie
Episode précédent...
Elle va avoir de gros problèmes pour ça, fut la première pensée qui traversa la tête de Yela alors que le gros transporteur dans lequel ils avaient été piégés par erreur s'éloignait de la station Banaru. Fixant les imposantes piles de conteneurs qui entouraient les trois enfants, elle se demanda comment les choses avaient pu si mal tourner. Tout ce qu'elle avait à faire était d'amener ses deux frères et soeurs en sécurité à bord de leur navette de correspondance et, au lieu de cela, ils se sont envolés vers un endroit inconnu à bord d'un vaisseau inconnu.
La pensée suivante que Yela a eue était, c'est juste comme la fois où Annabelle Reynard est accidentellement montée à bord du vaisseau de Lord Falton quand il se faisait passer pour le roi pirate et que les deux se sont affrontés en duel jusqu'à ce qu'ils réalisent que les deux essayaient secrètement de...
Viens.
Huh ?
Dit Yela, sortant de sa rêverie de la Maison du Gris Cendré. Il semblait que peu importe ce qui se passait, elle pouvait toujours se perdre dans un de ses livres, même si elle ne le lisait pas.
Nous devons arrêter ce vaisseau !
Proclama Cellin en attrapant la manche de sa soeur et en la tirant vers la sortie située de l'autre côté de la soute.
Tu as raison.
Répondit Yela, libérant son bras et prenant la tête.
Si nous parvenons à convaincre le capitaine de nous ramener immédiatement à Banaru, nous pourrons essayer de prendre le vol de 19h45 pour Europa. Peut-être qu'ils nous laisseront même appeler Baba et lui dire ce qui s'est passé. Elle sera inquiète quand notre navette arrivera et que nous ne serons pas dedans.
Yela se sentait mieux. Ils avaient un plan maintenant. Si elle se concentrait sur cela, il y avait moins de place dans sa tête pour le doute et l'inquiétude.
Baba les grondera probablement au début pour avoir manqué leur vol, mais lorsqu'elle découvrira leur aventure et la façon dont Yela a géré la situation, leur grand-mère ne manquera pas de leur adresser l'un de ces petits sourires qu'elle leur adresse chaque fois qu'ils sont particulièrement courageux ou intelligents. Comme disait Baba, "Une bonne aventure vaut toujours la peine de s'attirer quelques ennuis".
Est-ce qu'on doit partir si tôt ? Je ne suis jamais allé sur un navire de transport avant.
Demande Daymar en marchant à côté de ses soeurs.
Attendez !
Cellin et Yela se sont figés sur place alors que Daymar s'est laissé tomber à genoux et a ouvert son sac à dos.
Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Avons-nous perdu le cadeau de Baba ?
Demande Yela.
Non, je l'ai juste là
Dit Cellin en le montrant à sa grande soeur.
Yela était soulagée de voir que le précieux cadeau était toujours bien rangé dans le sac de Cellin. Après avoir travaillé si dur pour obtenir un remplacement pour le premier cadeau qu'ils avaient perdu, elle ne voulait même pas penser à la possibilité de perdre celui-ci. Même le faible éclairage de la soute ne pouvait cacher la beauté de son artisanat. Il avait clairement été bien utilisé au fil des ans, mais soigneusement entretenu. C'est exactement le genre de chose que Baba aimait.
Une partie de Yela était encore étonnée que la propriétaire de l'échoppe ait accepté de leur donner le cadeau en échange d'une ouverture partielle de son coffre Banu. Yela supposait qu'après des années d'efforts pour l'ouvrir, le simple fait de faire quelques progrès devait valoir la peine de faire cet échange. Le propriétaire de l'échoppe était probablement assis avec le coffre en ce moment même, essayant de l'ouvrir jusqu'au bout, mais Yela se doutait bien que lorsqu'elle retournerait à la Station Banaru sur le chemin du retour vers Mars, le propriétaire de l'échoppe et le coffre seraient dans le même état que lorsque les enfants étaient partis.
Voilà
Dit Daymar en sortant une casquette jaune vif usée et en la fixant sur sa tête.
Maintenant, j'ai l'air d'un vrai transporteur. Peut-être que le capitaine me laissera même piloter le navire. Oh, peut-être que je pourrai nous faire voler jusqu'à la maison de Baba !
Cellin était constamment étonnée par la capacité de son frère à trouver le bon côté de toute situation. Si elle était un nuage d'orage, comme son père aimait à le dire, Daymar était le rayon de soleil qui le transperçait.
Peut-être
Dit Cellin avec un demi-sourire.
Mais d'abord, nous devons nous dépêcher d'aller leur parler.
Alors allons-y !
Sur ce, Daymar laissa échapper un sourire encore plus grand et accéléra, ouvrant la voie à travers les piles de cargaison.
C'est par là, Daymar.
En un clin d'oeil, Daymar s'arrêta, se retourna et suivit ses soeurs dans la bonne direction.