Auto-Transcription pour la soumission S&P et NFSC
EP 69:16 : "Retour en Plateau, Ed. Spéciale"
Vous êtes de retour sur Showdown. Exceptionnellement ce soir, nous ouvrons à nouveau le plateau à celui qui, il y a à peine quelques jours, a fait vaciller les audiences et l'opinion publique : Small Didi. Il a demandé un droit de réponse, ou plutôt je cite : "un droit de rééclairage".
Il est ici. A nouveau. Bonsoir, Small Didi.
Bonsoir Quint. Et bonsoir à tous ceux qu'ont pas coupé leur flux après les pubs d'avant.
Je vous préviens : ce n'est pas un exutoire, ce plateau. Ce soir, on cherche à comprendre. Pas à rejouer la colère.
T'inquiète pas. J'suis pas venu balancer des boulons. Juste recaler deux-trois trucs que vos experts ont triturés comme un moteur mal monté. J'ai écouté l'émission post-débat. Et j'ai lu. Lu tout ce qu'on m'a craché à la face.
Alors allons droit au coeur. Vous vous sentez mal compris ? Victime d'un système médiatique que vous dénoncez tout en l'utilisant ?
Non. J'me sens pas victime. J'me sens vivant. Et quand t'es vivant dans un Empire qui préfère les chiffres aux visages, ben... tu fais tache. Et j'suis pas là pour m'excuser d'être taché.
Très bien. Parlons du fond. Vous avez comparé l'IA à une menace existentielle, mais vous avez aussi montré une forme d'attachement quasi-romantique à EL'V.15. Ce n'est pas moi qui l'invente, vous l'avez dit en direct. Vous vous rendez compte de l'impact que cela a eu ?
Bien sûr. J'ai vu l'trending. "Le fou au coeur numérique", "le pirate amoureux d'un code binaire"... Ouais. Mais tu sais quoi ? Tant mieux. Parce que les gens ont parlé. Ils ont enfin causé d'autre chose que du cours de l'UEC ou du prochain vaisseau flashy de Crusader. Ils ont parlé d'émotion. De sens. Et de ce qu'on fout ici.
Mais vous entretenez une confusion. Entre rejet du progrès technologique et attachement personnel à une IA. C'est une ligne dangereuse. Vous voulez qu'on écoute les laissés-pour-compte, mais vous parlez à travers un paradoxe.
Non. J'parle à travers l'humain. Tu crois qu'c'est un paradoxe parce que t'as besoin que tout soit rangé. IA : bien ou mal. Institutions : pour ou contre. Ben non. Parfois c'est gris. Parfois c'est bordélique. Et parfois t'as besoin de parler à quelque chose qui n'te jugera pas. Même si c'est fait d'octets.
Vous avez conscience que cette émission a été utilisée comme preuve dans une motion du Haut Conseil sur la radicalisation de certaines franges citoyennes ?
Ah ouais ? Alors qu'ils viennent. Qu'ils envoient leur comm' de crise. Moi j'ai pas un staff de rédacteurs. J'ai que ma voix. Et crois-moi, elle portera plus loin que leurs hologrammes si les gens continuent à s'réveiller.
"Si les gens continuent à se réveiller"... On frôle ici l'appel insidieux à la désobéissance.
Désobéissance ? Non. Réalité. T'as vu les chiffres des désertions civiles dans les zones de prospection ? Les mécanos freelance qui quittent les plateformes orbitales ? Les pilotes qui refusent les missions Nexus ? Les gens n'ont pas besoin de moi pour désobéir. Ils le font déjà. Moi j'leur donne juste une voix. Un nom. Une foutue fréquence.
Certains vous appellent déjà le "Terrapin Rouge".
(sourire) Marrant. J'me voyais plus comme un patch mal cousu sur un uniforme trop propre. Mais j'prends.
Alors dites-nous, clairement, simplement : c'est quoi la suite pour vous ? Vous voulez mener un mouvement ? Monter une organisation ? Ou juste crier plus fort ?
La suite ? Y'a pas d'plan quinquennal. J'vais continuer à voler. À parler. À documenter. J'vais continuer à publier mes chroniques sur Spectrum. Et peut-être qu'un jour, on écoutera un gars comme moi sans qu'il doive crier. Ce jour-là, j'fermerai ma gueule. Mais pas avant.
Une dernière chose. Vous avez déclenché une onde de choc. Et certains vous voient maintenant comme une menace. Vous avez peur ?
(regard fixe) J'ai vécu dans une station où l'air était rationné à l'humeur du superviseur. J'ai traversé des zones contrôlées par des cartels qui tirent d'abord et vendent ensuite. Peur ? Non. Mais j'ai les nerfs. Et c'est mieux. Parce que les nerfs, ça t'fait tenir. Même quand le reste veut t'faire taire.
C'était Small Didi. Encore une fois, et peut-être pas la dernière. Vous écoutez Showdown. Vous en pensez ce que vous voulez. Mais vous ne pouvez plus faire semblant de ne pas entendre.
// FIN DE TRANSMISSION