Epopée Galactiques

Lore de Star Citizen

L'humanité n'a pas conquis les étoiles par hasard. Le ciel ne s'est pas ouvert sous l'effet d'une illumination collective, mais plutôt dans un enchaînement de volontés, d'accidents, de conquêtes et de mensonges...

Tout commence en 2075, dans les laboratoires de Roberts Space Industries, alors jeune entreprise d'ingénierie avancée. C'est là que naît le moteur quantum, une technologie qui rend possible les voyages interplanétaires, ouvrant la voie vers la colonisation du système solaire. Mars devient alors plus qu'un horizon rougeâtre dans le ciel nocturne, elle devient une destination.

Dès 2120, les premiers travaux de terraformation de Mars s'organisent dans un mélange d'enthousiasme et de précarité. Pourtant, l'optimisme des pionniers se brise net 5 années plus tard, quand une défaillance catastrophique dans les systèmes de terraformation entraine un effondrement de l'atmosphère, causant la perte de 4876 âmes. La Tragédie de Mars de 2125 marque un tournant moral et politique. L'humanité ne regarde plus les étoiles avec naïveté, mais cela ne freinera pas pour autant son désir d'expansion et de colonisation.

En parallèle, alors que la nécessité en transport sécurisé et rapide devient cruciale, et après de multiples essais infructueux, RSI présente publiquement le Zeus en 2140, premier vaisseau spatial civil à propulsion quantum, pensé pour le voyage interstellaire. Le Zeus ne franchira pas encore les frontières du système solaire, mais il en ouvre la voie.

2157 marque un nouveau tournant dans l'histoire, la terraformation de la planète rouge finit par être maîtrisée et du Ciel Bleu sur Mars devient une réalité. C'est ainsi que le 18 mars, alors que le sénateur Stephen Nguyen prononce un émouvant discours en hommage aux victimes de l'accident de Terraformation de 2125, les cris d'Abeni Okon, premier enfant né hors de la Terre, retentissent sur le sol martien. Le moment est historique, presque sacré.

Quelques décennies plus tard, RSI améliore son moteur quantum, ouvrant de nouvelles perspectives en matière de conquête spatial. L'heure d'un nouveau départ approche, avec Artemis, immense arche propulsée en direction du système Gliese 667 Cc, symbole d'un projet de colonisation cryogénique sans retour, un départ fondateur qui porta en lui autant d'espoir que de mystère, mais l'Artemis disparu à jamais.

Cela ne freina pas pour autant le désir de conquête, l'humanité continua son exploration du système solaire jusqu'en 2271, jusqu'à ce jour où Nick Croshaw ne découvre un point de saut vers un nouveau système. Ce jour marquera un passage symbolique. Celui du premier saut vers l'inconnu. Vers le "Verse"...

Pour de nombreux NavJumpers, l'exploit de Nick Croshaw fut un coup d'envois pour une course à la découverte. Après le Système Croshaw, du nom de son découvreur, vint Rhetor, Nul, Banshee, Fora, Caliban, Oberon, Nemo et Centauri, l'humanité commençait à dessiner les contours de ce qui allait devenir une immense toile galactique.

Dès lors, la Terre ne suffisait plus, et la conquête de nouveaux mondes ouvrit de nouvelles perspectives, mais l'humanité ne pouvait plus envoyer ses enfants dans le vide sans un encadrement. C'est dans ce contexte qu'en 2380, les gouvernements de la Terre ont décidé de mettre de côté leurs différences sociales et politiques, et de s'unifier pour fonder les Nations Unies de la Terre (UNE, United Nations of Earth).

Ce fut aussi l'ère de la colonisation de nouveaux mondes. Avec la découverte de nouveaux systèmes et la Terre qui ne se suffisait plus, l'humanité entrepris d'habiter tous les systèmes qui pouvait avoir un quelconque potentiel, allant jusqu'à redéfinir une nouvelle Terre, Terra, dans le système du même nom. Mais cette expansion ne fût pas sans risque, le 11 avril 2485 marquera l'histoire avec l'effondrement du point de saut vers Oretani, laissant la population locale à l'abandon.

Avec près de 70% de la population humaine qui vivait hors du sol Terrestre, et une expansion vers l'inconnu s'accélérant au fil du temps, l'UNE ne se suffisait plus, la nécessité de fonder un nouveau système gouvernemental devint une nécessitée, entrainant la création des Planètes Unies de la Terre (UPE, United Planets of Earth) en 2523, fédérant davantage de mondes sous une même bannière.

Bien évidemment, l'humanité n'était pas seule, et l'impossible arriva avec la première rencontre extraterrestre. Ce fut d'abord avec les Banu, dans le système Davien, en 2438. Cette rencontre fut confuse, presque comique selon certains récits, mais marqua l'ouverture de l'humanité à l'altérité.

Découverts quelques décennies plus tard (2530), les Xi'an suscitèrent davantage de méfiance. Gaia Planet Services, propriété des humains, commença des opérations de terraformation de Pallas III sans prendre conscience que le système était déjà sous occupation de l'Empire Xi'An. Cette "bourde" entraîna une longue guerre froide entre les deux espèces.

2541 fut marqué par une troisième rencontre, celle des Tevarin, qui se montrèrent hostiles et attaquèrent les Planètes Unies de la Terre. Après 5 années de conflit, les Tevarins perdirent la guerre, et l'UPE annexa leurs systèmes, laissant énormément de rancœur dans l'âme guerrière du peuple Tevarin...

A mesure que l'UPE devenait un organisme tentaculaire et que les rencontres inter espèces grandissaient, la stabilité intérieure s'érodait. Le besoin d'un pouvoir centralisé se fit sentir. C'est dans cette brèche qu'émergea la domination des Messer, en 2546, lorsque Ivar Messer, héros de guerre décoré lors de la Première Guerre Tevarine, se fit élire Imperator à vie, et réorganisa l'UPE en Empire Uni de la Terre (UEE, United Empire of Earth).

Son ascension au pouvoir transforma la république en un empire déguisé, dirigé d'une main de fer par une lignée de dirigeants totalitaires, le tout renforcée par des relations inter espèces de plus en plus tendues, incluant l'arrivée des Vanduul, avec qui l'humanité fût en guerre ouverte, et l'est toujours, et les Tevarin, peuple fier mais fracturé, qui furent définitivement écrasés à l'issue d'un second conflit sanglant.

A cette époque, l'UEE devint la structure politique dominante, mêlant autoritarisme et expansionnisme. La xénophobie, encouragée par les médias d'État, justifiait chaque guerre préventive, chaque terraformation forcée, chaque violation du moindre traité. Mais la dissidence ne put plus être tue éternellement. En 2792, après des siècles de contrôle brutal, la dynastie Messer finit par être renversée. L'UEE moderne était née, sur les ruines d'un pouvoir discrédité, avec Erin Toi au poste d'Imperator.

Aujourd'hui, l'Empire Uni de la Terre tente de concilier sa grandeur historique avec une forme renouvelée de légitimité. Sa structure reste centralisée, mais son fonctionnement s'est ouvert à la représentation.

Le poste d'Imperator, élu par les citoyens de l'UEE pour un mandat de dix ans, n'est plus une couronne mais une charge. Les élections de 2950, qui virent s'affronter des profils aussi variés que Laylani Addison, Titus Costigan ou Illyana Sharrad, révélèrent les fractures idéologiques toujours vives. Des lignes de tension séparent les partisans d'un développement scientifique accéléré, les tenants d'un militarisme rigoureux, et ceux qui prônent une réforme humaniste des institutions.

L'UEE contemporaine repose sur plusieurs piliers. La Navy reste le bras armé principal de l'empire, assurant la sécurité des routes interstellaires et la défense des systèmes frontaliers. Elle est épaulée par l'Advocacy, une police inter système à compétence judiciaire, et la Force de Défense Civile, réseau souple et localisé mobilisé en cas de menace ou de crise. En parallèle, les milices indépendantes, tolérées, voire encouragées dans certains secteurs, témoignent du pragmatisme de l'UEE face à la persistance des zones grises.

La politique interstellaire repose aujourd'hui sur l'équilibre fragile entre coopération et méfiance. Les Xi'an, après des décennies de guerre froide, sont désormais des partenaires commerciaux. La relation avec les Banu reste plus fluctuante, pragmatique, tributaire de la nature décentralisée de leur Protectorat, enfin, les Tevarin, vaincus et brisé, ont été absorbé au sein de l'UEE. Quant aux Vanduul, ils constituent la menace permanente, irrationnelle, impossible à négocier. Leur structure clanique, leur mobilité, leur agressivité ont rendu toute tentative diplomatique obsolète, obligeant l'UEE a consacrer d'importantes ressources à la consolidation de ses défenses dans les systèmes frontaliers, en particulier Vega et Orion.

Dans ce contexte, certains projets fédéraux prennent une valeur presque symbolique. Synthworld, l'ambitieuse tentative de création d'une planète artificielle dans le système Chronos, concentre à la fois les espoirs scientifiques et les critiques budgétaires. L'échec partiel de ses premières phases n'a pas dissuadé ses défenseurs.

D'autres projets, comme l'Ark, station diplomatique et base de données galactique dans le système Tayac, incarnent une volonté de dialogue et de mémoire. Dans un univers en perpétuelle expansion, le besoin de points fixes, d'ancrages historiques, devient vital.

Certaines lois incarnent cette tension entre expansion et éthique. La Fair Chance Act, adoptée après le Massacre de Garon II et renforcée sous les gouvernements post-Messer, interdit toute colonisation sur les mondes habités par des formes de vie primitives. Elle vise à éviter la répétition des abus commis lors de la terraformation forcée de Garon II, mais reste difficilement applicable dans les zones lointaines, où les communications sont lentes et les intérêts privés souvent prioritaires.

Car si l'UEE cherche la stabilité, l'univers lui, ne cesse de s'étendre. De nouvelles routes de saut sont régulièrement découvertes. Des systèmes comme Tamsa ou Kabal, longtemps ignorés, révèlent des secrets anciens, des ruines xénoarchéologiques, des formes de vie inconnues. Certains organismes, comme la larve Silandrisienne ou les redoutés Osoian Chargers, défient les taxonomies habituelles. Ces découvertes attirent autant de chercheurs que de charognards.

À la marge de l'Empire, les systèmes non réclamés, parfois sous domination pirate ou gangrenés par les cartels, forment un tissu instable de dangers et d'opportunités. Pyro, Nyx, Taranis... Ces noms évoquent autant d'espoirs de fortune que de risques extrêmes. Les autorités impériales y interviennent rarement, sauf en cas de menace directe pour la sécurité des voies commerciales. Cette absence laisse place à une multitude d'acteurs semi-légaux, prospecteurs, mercenaires, contrebandiers, mais aussi communautés libres qui refusent l'ordre central.

Les médias, souvent issus de conglomérats corporatistes, peinent à suivre l'évolution rapide du Verse. Seuls quelques groupes indépendants, comme The Observer, parviennent encore à documenter les réalités mouvantes des frontières stellaires, d'autres, comme Plain Truth, tentent de lever le voile obscurcissant la "vérité". Les grandes entreprises, elles, continuent de modeler la géographie économique de l'empire. Hurston Dynamics, Crusader Industries, ArcCorp, ces noms sont aussi omniprésents dans les publicités que dans les structures de pouvoir locales.

Face à ce paysage en mutation constante, certains se demandent si l'UEE peut encore prétendre à une cohérence. D'autres, plus fatalistes, estiment que l'histoire humaine ne fait que répéter les mêmes cycles : expansion, conflit, assimilation, oubli. Reste une certitude, le Verse ne dort jamais. Chaque saut ouvre une brèche, chaque monde cache des mémoires, et les frontières sont, toujours, en train de se déplacer.