Les Corporations
Lore de Star Citizen
Dans l'Empire Uni de la Terre, les corporations ne sont pas de simples acteurs économiques. Elles sont des forces politiques, sociales, parfois culturelles. Certaines possèdent des planètes entières, emploient des millions de citoyens, et disposent de flottes privées capables de rivaliser avec certaines milices locales. Leur influence dépasse souvent celle des sénateurs régionaux. Ce n'est pas nouveau. L'ascension des méga-corporations remonte à l'Ere Messer, époque durant laquelle l'Etat encourageait les conglomérats à coloniser, produire, sécuriser. L'autonomie qu'on leur a alors accordée ne s'est jamais totalement résorbée.
Hurston Dynamics, installée sur la planète Hurston dans le système Stanton, en est l'exemple le plus brut. Spécialisée dans l'armement et l'extraction de ressources, la compagnie a transformé sa planète en une immense zone industrielle. Les conditions de vie y sont notoirement difficiles, la pollution y est constante, l'air à peine respirable sans filtre, le temps de travail est harassant. Le prix à payer pour une production maximale. Pourtant, la demande est là. Armes à énergie, balistiques, équipements tactiques, tout sort en masse des chaînes de Lorville.
A l'opposé en apparence, Crusader Industries s'est construite une image plus lumineuse. Son siège, en orbite haute de la géante gazeuse Crusader, abrite la ville flottante d'Orison, vitrine touristique autant qu'industrielle. Fabricant de vaisseaux de transport lourd et de plateformes aériennes, Crusader joue habilement sur son esthétique pacifique. Cela n'empêche pas l'entreprise de vendre des vaisseaux conçus pour le soutien tactique, comme le C2 Hercules, utilisé aussi bien par des transporteurs civils que par l'armée.
ArcCorp, elle, a poussé à l'extrême la fusion entre urbanisme et production. La planète ArcCorp, recouverte à 100% par une mégapole planifiée, est à la fois un centre logistique, financier, technologique. On y trouve de tout, en permanence. Des centres de recherche ultra-sécurisés, des galeries commerciales ouvertes aux touristes, des docks orbitales alimentées par une rotation constante de cargos. Les rumeurs disent même qu'ArcCorp disposerait de sa propre unité de renseignement.
MicroTech, dans le système Stanton également, a bâti sa réputation sur la haute technologie, les biotechnologies et les interfaces cognitives. Leur système d'exploitation MobiGlas, standard universel sur la majorité des planètes de l'UEE, reste leur produit phare. Mais leurs recherches en IA, bien que strictement surveillées depuis la Loi Morality d'Interdiction de l'IA, continuent d'alimenter les spéculations.
Au-delà du système Stanton, d'autres noms circulent, tels que Drake Interplanetary, fournisseur controversé de vaisseaux modulaires prisés par les mercenaires et les contrebandiers ; Aegis Dynamics, dont la réhabilitation post-Messer n'efface pas totalement son passé militariste ; Anvil Aerospace, pilier de l'armement impérial ; ou encore Origin Jumpworks, marque de prestige prisée par l'élite urbaine des mondes centraux.
Les liens entre les corporations et les forces armées de l'UEE ne se limitent pas à des contrats de fourniture. Ils sont systémiques. Aegis Dynamics, longtemps décriée pour son rôle central sous les Messer, a conservé un pied dans presque chaque flotte. Ses chasseurs Sabre, ses corvettes Hammerhead, restent déployés sur des dizaines de fronts. De son côté, Anvil Aerospace s'est imposée comme fournisseur de confiance pour la Navy, la Force de Défense Civile et certaines milices frontalières, notamment grâce à des appareils comme le F7C Hornet ou le Carrack.
Le développement des vaisseaux militaires suit rarement un cahier des charges unilatéral, souvent, les ingénieurs de la Navy collaborent directement avec les départements R&D des fabricants. Parfois, les officiers sont détachés temporairement dans les centres d'essai. Il arrive aussi que des programmes prototypes soient partagés entre plusieurs constructeurs pour des raisons diplomatiques ou budgétaires. Le cas de Synthworld est révélateur, plusieurs entreprises civiles, dont Shubin Interstellar et Crusader Industries, y participent aux côtés d'unités militaires, sans que la frontière des responsabilités soit toujours claire.
Les relations entre les médias et les grandes corporations de l'UEE sont complexes, souvent troubles. Des organes comme New United, publication vénérable fondée dès l'ère pré-UNE, traitent régulièrement de l'activité des mégacorporations, mais toujours dans un cadre contrôlé. D'autres, comme Empire Report, présentent une image lissée, presque promotionnelle, des puissances économiques de l'Empire. Les plateformes plus incisives, telles que Showdown!, ont à plusieurs reprises abordé les dérives des géants industriels – pollution généralisée sur Hurston, recours aux milices privées, exploitation de main-d'œuvre à la limite du légal. Pourtant, peu de ces enquêtes ont donné lieu à des sanctions durables. Les rédacteurs en chef savent que chaque ligne critique peut entraîner des pressions politiques ou juridiques. Le souvenir des campagnes d'influence menées par Drake Interplanetary, accusée d'avoir discrédité plusieurs chroniqueurs via des campagnes de désinformation ciblées, reste dans les esprits. Dans les systèmes périphériques, la situation est encore plus floue. Certains journalistes indépendants, opérant depuis des relais non enregistrés, prennent des risques considérables pour enquêter sur les effets de l'expansion économique dans les zones contestées, en particulier là où les lois de l'UEE peinent à s'imposer. Le contrôle de l'image reste un enjeu majeur : qu'il s'agisse d'une simple réclamation environnementale ou d'un scandale militaire, rares sont les récits qui échappent aux filtres mis en place par les services de communication corporate. La transparence, dans l'espace impérial, demeure relative.